Saint-Lary



Saint-Lary choisit René Guy Cadou
André Mir, souhaitait que Saint-Lary, village pyrénéen dont il est le maire, station de ski et haut-lieu de la Légende du Tour de France, devienne un port où la poésie jetterait son encre. André me présente Hervé Blanchard, son bras droit chargé de l’atterrissage des rêves. Lors du Printemps des Poètes 2022, je déboule à Saint-Lary avec ma luette, mes mots et ceux de René-Guy Cadou. Saint-Lary est depuis « Village en poésie » et, à Saint-Lary, René Guy Cadou a son jardin.

« J’écris pour me sauver
Pour saluer ce qui reste
Un bourgeon de soleil oublié sur ma veste
Une main reconnue qui se fond dans ma main
Et les géographies tremblantes du chemin «
Juin 2022: La légende des cycles
Louis De Mareuil, éditeur de Raymond Poulidor, publie, avec le soutien de Saint-Lary, village en poésie, mon « Poulidor, enfin », célébration de l’exploit accompli par Raymond Poulidor dans la montée du Pla d’Adet, le 15 juillet 1974. 679 vers, 10 km d’ascension.



28 mai 2022: inauguration du Jardin René Guy Cadou


« Je t’atteindrai Hélène
A travers les prairies
A travers les matins de gel et de lumière
Sous la peau des vergers
Dans la cage de pierre
Où ton épaule fait son nid
Tu es de tous les jours
L’inquiète, la dormante
Sur mes yeux
Tes deux mains sont des barques errantes
A ce front transparent
On reconnait l’été
Et lorsqu’il suffit de savoir ton passé
Les herbes, les gibiers, les fleuves me répondent
Sans t’avoir jamais vue
Je t’appelais déjà
Chaque feuille en tombant
Me rappelait ton pas
La vague qui s’ouvrait
Recréait ton visage
Et tu étais l’auberge
Aux portes des villages »
15 février-28 mars : mots dits dans la neige
« mots dits dans la neige » est une proposition poétique qui prend sa source à… Beyrouth. Automne 1976, Beyrouth est en flammes. Trois cents cinquante roquettes s’abattent en une seule nuit sur le quartier où vit Georges Schéhadé, poète libanais de langue française. Pendant que les bombes pleuvent, Georges Schéhadé récite des vers, les vers des poètes qu’il aime. Un seul vers par poète. Sa maison secouée par les déflagrations, Schéhadé dit et écrit : « Un grand chat doucement passe comme on chuchote ». Il s’agit d’un vers de Léon-Paul Fargue. Qu’importe le reste du poème. Seul ce vers existe pour Schéhadé : il devient en quelque sorte un poème à lui tout seul. Les vitres de sa maison volant en éclats, Schéhadé dit et écrit : « Et la lune donnait et la rosée tombait ». Il s’agit d’un vers de Xavier Forneret Qu’importe le reste du poème. N’existe que ce vers, poème à lui tout seul
Une centaine de vers sont éparpillés dans les rues du village village, dans les lacets du Pla d’Adet, dans les cabines de téléphérique qui devient le téléféerique :
Les horizons m’encerclent comme des fagots Sylvia Plath

Mille oiseaux qui s’enfuient n’en font un qui se pose Jules Supervielle
La guitare amoureuse et l’ardente chanson Anna de Noailles

Entre l’aube et la nuit un ours fait la frontière Héraclite

La langue verte des orages Louis Scutenaire


LEON-PAUL FARGUE

PATTI SMITH

JEAN-CLAUDE PIROTTE

JULES LAFORGUE

LOUISE LABE

JERÔME LEROY

ANDRE BRETON

JULES SUPERVIELLE

MARCEL THIRY

NATALIE CLIFFORD BARNEY